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Le numéro 20 de Critique Sociale (mars 2012) est disponible au format PDF.
Au sommaire :
- Actualité :
* Pour un mouvement social européen, contre tous les nationalismes !
- Histoire et théorie :
* Le legs précieux de Paul Mattick
* "Marx et les nouveaux phagocytes", de Maximilien Rubel
A la demande de Michel BLONDEAU, Maire de Déols, et de Jean-François MAYET, Président de la Communauté d'Agglomération Castelroussine (CAC) et sénateur-maire de droite-extrême de CHATEAUROUX, 100 policiers et gendarmes ont procédé à l'odieuse expulsion des Gens du Voyage des terrains qu'ils occupaient à Déols...
Pratiquant la politique de la "terre brûlée", des pelleteuses ont même été envoyées pour retourner la terre afin que les occupants ne reviennent pas !
Ces procédés rappellent des périodes peu glorieuses de notre Histoire...
Doit-on dire à Messieurs BLONDEAU et MAYET que les Gens du Voyage ne "volent pas les poules" et ne"mangent pas les enfants" ? Il n'y a pourtant rien d'étonnant à l'agissement de ces deux maires de droite après que le SARKOZY ait lui-même stigmatisé les Gens du Voyage en parlant en 2010 de"ces voitures que ne peuvent se payer ces hommes et ces femmes qui travaillent dur et qui sont dans des campements out tout le monde vit avec le RMI" !
Les Gens du Voyage occupaient illégalement ces terrains ? Le Nouveau Parti Anticapitaliste note que les deux maires en question ont pourtant protégé avec la même police le meeting de Marine Le Pen le 26 Février dernier qui, elle aussi, occupait illégalement le M.A.CH 36, salle communautaire de spectacles de la CAC, après violation par Jean-François MAYET des conditions de location votées par la CAC en Décembre dernier !
La police et les pelleteuses contre la pauvreté, contre le droit à l'éducation... c'est cela la politique menée sur la CAC, laboratoire des idées de la droite extrême ! Et l'approche des élections renforce un peu plus ces actions coup d'éclat de la droite pour glaner les voix du Front National.
Le NPA demande l'abrogation de toutes les pratiques, lois et réglementations discriminatoires et xénophobes envers les Gens du Voyage (loi du 03/01/69 sur les marchands ambulants, loi sur la sécurité intérieure de 2003 qui aggrave les sanctions contre l'installation illégale de caravanes, dispositions de la loi de prévention de la délinquance qui permet l'expulsion administrative sans autorisation préalable de l'institution judicicaire des auteurs de stationnement illicite).
Il appelle les partis politiques de gauche, les syndicats, les associations, et tous les citoyen(ne)s soucieux que le climat xénophobe envers les Gens du Voyage ne s'aggrave encore à s'unir pour créer un véritable mouvement de solidarité contre les expulsions.
Nouveau Parti Anticapitaliste -indrenouveauparti@yahoo.fr 06.71.38.70.38
Quand nous voterons pour nos propres élus….
Les prochaines élections présidentielles, quel que soit le choix du candidat, ne peuvent pas permettre aux travailleurs et aux milieux populaires d’exprimer ne serait-ce que leurs aspirations face à la grave situation économique et sociale actuelle. Et ne parlons pas de changer les choses ! Les élections, en changeant alternativement d’équipe au pouvoir, sont juste là pour dissuader les travailleurs d’agir sur un autre terrain. On entend certains dire : inutile de lutter, il suffit de bien voter. Cela suffit pour changer la tête du président et sa couleur politique, mais pas pour imposer un changement économique ou social.
Les classes dirigeantes ne remettent nullement en cause leur pouvoir économique, politique et social sur la société lors d’élections démocratiques. Elles ne sont pas élues du tout : ni les dirigeants des grandes sociétés du public ou du privé, ni les grands chefs des banques, des assurances, des bourses, ni les responsables de la haute administration, de l’État, c’est-à-dire d’abord de l’armée, de la police, de la justice, des grands corps d’état, ni ceux des grandes institutions comme banques centrales, ni les responsables des médias, des religions et des syndicats. A ce propos, quel syndiqué peut prétendre qu’on l’a jamais consulté pour choisir un responsable syndical central ? Mais surtout ne dites pas qu’on n’est pas en démocratie !
La guerre, vous n’avez pas votre mot à dire… Les licenciements, ce ne pas votre choix qui prime…. Les distributions de fonds d’état, vous ne décidez pas… Les impôts, qui paie, qui ne paie pas, ce n’est pas vous qui avez le choix… Mais on est en démocratie… Vous avez le droit de faire grève. Mais les forces de l’ordre peuvent intervenir comme dans les aéroports ou à la SNCM. Vous avez le droit de vous syndiquer. Mais le syndicat reçoit d’abord de l’argent de l’État et des grands patrons. Vous pouvez voter pour des candidats aux diverses élections. Mais ce ne sont pas les travailleurs qui déterminent les résultats électoraux. Non pas que le nombre de salariés soit faible ni que leur rôle ne soit plus déterminant dans l’activité économique et sociale. Non ! N’en déplaise à quelques sociologues pour lesquels « le prolétariat n’existe plus », les biscuits ne se produisent pas tous seuls, les chemises ne se tissent pas d’elles mêmes, les transports ne roulent pas sans chauffeurs ni entretien, les véhicules ne sont pas produits dans des usines automatisées, les élèves n’étudient pas sans enseignants, et la santé ne fonctionne pas sans infirmières et aides-soignantes. Pourtant, aux élections, ce ne sont pas les travailleurs qui déterminent les résultats. Car une grande partie d’entre-eux sont interdits de vote, car sans papiers ou étrangers. Une plus grande partie encore ne vote pas parce qu’elle ne croit plus du tout que cela a le moindre intérêt. Et l’immense majorité des travailleurs sont persuadés par la vie sociale que ce n’est pas leur classe qui peut prendre les décisions les concernant : c’est soi disant trop compliqué !
Pour changer les choses, c’est cette conviction erronée qu’il faudrait commencer par modifier. Ce n’est pas en votant pour un parti ou un autre dans les élections de la bourgeoisie, mises en place par elle et pour elle, que les travailleurs pourront gagner cette confiance en eux-mêmes. Il faut pour cela qu’ils dirigent eux-mêmes leurs luttes sociales et politiques au travers de comités qu’ils auront eux-mêmes élus. C’est ce qui s’est produit dans la révolution française de 1789 et de 1793, dans la commune de Paris de 1871 comme dans la révolution russe de 1917.
Vous voulez vérifier que la Commune de Paris n’était pas un pouvoir politique comme les autres.
Alors, lisez cette affiche :
Texte de l’affiche apposée avant l’élection de la Commune de Paris :
« Citoyens,
Ne perdez pas de vue que les hommes qui vous serviront le mieux sont ceux que vous choisirez parmi vous, vivant votre vie, souffrant des mêmes maux. Défiez-vous autant des ambitieux que des parvenus ; les uns comme les autres ne consultent que leur propre intérêt et finissent toujours par se considérer comme indispensables. Défiez-vous également des parleurs, incapables de passer à l’action ; ils sacrifieront tout à un beau discours, à un effet oratoire ou à mot spirituel. Évitez également ceux que la fortune a trop favorisés, car trop rarement celui qui possède la fortune est disposé à regarder le travailleur comme un frère. Enfin, cherchez des hommes aux convictions sincères, des hommes du peuple, résolus, actifs, ayant un sens droit et une honnêteté reconnue. Portez vos préférences sur ceux qui ne brigueront pas vos suffrages ; le véritable mérite est modeste, et c’est aux électeurs à choisir leurs hommes, et non à ceux-ci de se présenter. Citoyens, Nous sommes convaincus que si vous tenez compte de ces observations, vous aurez enfin inauguré la véritable représentation populaire, vous aurez trouvé des mandataires qui ne se considèrent jamais comme vos maîtres.
Le Comité Central de la Garde Nationale »
Le Comité central de la Garde nationale, installé à l’Hôtel de Ville depuis la soirée du 18 mars, précise, dans son appel du 22 mars aux électeurs, sa conception de la démocratie : « Les membres de l’assemblée municipale, sans cesse contrôlés, surveillés, discutés par l’opinion, sont révocables, comptables et responsables. »
C’est ce que confirme la Commune élue dans son Journal officiel du 21 mars 1871 :
« Les prolétaires de la capitale, au milieu des défaillances et des trahisons des classes gouvernantes, ont compris que l’heure était arrivée pour eux de sauver la situation en prenant en main la direction des affaires publiques. »
GEORGE ORWELL, DE LA GUERRE CIVILE ESPAGNOLE À 1984 de Louis Gill
livre téléchargeable :
http://classiques.uqac.ca/contemporains/gill_louis/george_orwell/george_orwell.html
Ouvrage qui intéressera les camarades qui souhaitent en savoir plus sur Orwell et ce qui a inspiré ses romans 1984 et la Ferme des Animaux.
Inspiration qui vient de sa participation comme membre des brigades du POUM lors de la guerre civile espagnole, six mois d'engagement interrompu par une blessure par balle.
On comprend que la ferme des animaux et 1984 sont nées là-bas, inspirés par la politique des staliniens durant la guerre civile. Trahisons, mensonges,purges,falsifications des faits et tortures et crimes à l'encontre des militants du POUM (assassinat de NIN...)
L'auteur fait le lien avec les romans qui traitent du totalitarisme qui sont parus durant les mêmes périodes : Le zéro et l'infini de Koestler, le meilleur des monds de huxley....
samedi 4 décembre 2010
Depuis
le 24 octobre 1984, Georges Abdallah est détenu par l’État français.
Un quart de siècle est passé, les acteurs politiques et juridiques de
son dossier sont décédés ou ont quitté leurs fonctions, lui reste en
prison, dans l’amnésie générale des pouvoirs publics, et sans que les
médias s’émeuvent de son sort. Alors, revenons un instant sur ce passé.
Beyrouth 1982, l’armée d’occupation sioniste encercle la résistance
palestinienne, Yasser Arafat et des milliers de combattants sont
contraints à l’exil en Tunisie, loin de leur pays. Les fascistes
libanais et les occupants triomphent et déchaînent leur haine contre les
habitants des camps de réfugiés désarmés, massacrant hommes, femmes,
enfants… et bétail1 ! Georges Abdallah est déjà un vieux combattant de
la cause palestinienne. Il est communiste et révolutionnaire, proche du
Front populaire de libération de la Palestine (FPLP), blessé lors des
affrontements avec l’armée sioniste. Une nouvelle organisation
politico-militaire est alors créée : les Farl (Fractions armées
révolutionnaires libanaises). Ses militantEs décident de frapper les
représentants de l’impérialisme et du sionisme partout où ils le
peuvent. Des opérations couronnées de succès sont menées en Europe : le
colonel Charles Ray, responsable de la sécurité des infrastructures de
l’Otan en Europe, est exécuté, ainsi que le premier attaché d’ambassade
de l’État sioniste en France, éminent membre du Mossad. Les Farl
revendiquent, Georges Abdallah est arrêté. Au départ, il s’agit d’une
simple affaire de vrai-faux passeport algérien en sa possession, mais
bientôt les agents de la DST « découvrent » fort opportunément des armes
dans un appartement fréquenté par Georges. Sa responsabilité directe
dans les deux actions n’a jamais été établie, mais cela n’a pas empêché
les magistrats de la Cour spéciale antiterroriste de le condamner à la
prison à perpétuité. Pendant plus d’un an, il est « défendu » par un
avocat payé par les services secrets français2. Une telle entorse au
principe de base de l’indépendance de la défense aurait dû conduire à la
nullité pure et simple de toute la procédure ! Mais il fallait alors,
comme le disait le ministre de l’Intérieur, Charles Pasqua,
« terroriser les terroristes », tant pis pour les amalgames et pour les
atteintes aux principes élémentaires de justice.
Georges
Abdallah, selon les procédures prévues par la loi française, est
libérable depuis 1999, mais il subit un acharnement politico-judiciaire
hors du commun résumé dans cet extrait d’une note de la DST, citée lors
de son dernier procès en appel : « Personnalité emblématique de la
lutte antisioniste, la libération de Georges Abdallah constituerait sans
nul doute, au Liban, un événement. Il sera probablement fêté comme un
héros à son retour dans son pays, mais aussi par différentes mouvances
engagées dans une lutte révolutionnaire. »
À l’initiative de la
quasi-totalité des organisations politiques libanaises, exceptés les
phalangistes, une campagne internationale pour la libération de Georges
Abdallah a été lancée le 28 avril 2010 de Beyrouth. Le NPA qui a
relayé cette campagne en France appelle, avec d’autres organisations, à
un rassemblement de protestation et de solidarité devant la prison de
Lannemezan où Georges Abdallah est détenu, samedi 4 décembre à 14
heures. Brisons le mur du silence autour du maintien en détention de
Georges Abdallah, combattant communiste révolutionnaire
internationaliste arabe militant de la cause palestinienne.
Alain Pojolat
Pour plus de détails, contacter le collectif : liberonsgeorges@no-log.org
Conformément à l’orientation de la revue Ni patrie ni frontières, ce numéro triple (30-31-32) rassemble des textes de différentes tendances : anarchistes (Errico Malatesta, Pierre Besnard, Sébastien Faure, Georges Yvetot, Georges Bastien et E. Armand) ; trotskystes (Pierre Bois, Ernest Mandel) ; ex-trotskystes mais – hélas ! – toujours léninistes (Communistes Révolutionnaires, Combat communiste) ; syndicalistes révolutionnaires (Pierre Monatte) ; héritiers des « gauches communistes » (Mouvement communiste, Programme communiste) ou inclassables comme Socialisme ou barbarie…
Ce recueil d’articles écrits à des périodes très différentes (de 1926 à 2006) et par des auteurs de sensibilité parfois opposée, met l’accent sur le rôle des syndicats (et aussi des partis « ouvriers ») face aux luttes de classes, plus particulièrement entre 1871 et 1968, même si Pierre Besnard commence son historique du syndicalisme à la Révolution française, si ce n’est à la Préhistoire !
Ce livre s’arrête donc avant la crise économique mondiale de 1973 qui a provoqué toute une série de réactions en chaîne à l’échelle de la planète : licenciements, restructurations, concentrations et délocalisations qui ont profondément changé les conditions de vie et de travail des prolétaires ainsi que l’organisation interne des entreprises. La composition de la classe ouvrière mondiale est désormais beaucoup plus « fragmentée », en tout cas dans les grandes métropoles impérialistes (cf. « Classe ouvrière et travailleurs fragmentés » de João Bernardo dans le n°27/28 de Ni patrie ni frontières).
Ce numéro s’ouvre sur les extraits d’une brochure de l’économiste Ernest Mandel qui exposait (en 1978) les positions trotskystes face à la question posée par l’existence des bureaucraties « ouvrières » qui gangrènent les syndicats et partis de gauche. Ce texte abordait aussi les problèmes théoriques posés par ce que Mandel osait encore appeler à l’époque les « Etats ouvriers » « dégénérés » ou « déformés » ! Ces régimes capitalistes d’Etat ayant aujourd’hui pour la plupart disparu (à l’exception de Cuba et de la Corée du Nord), nous avons reproduit ici seulement les passages qui concernaient les rapports entre les travailleurs et « leurs » syndicats ou partis dans les pays capitalistes occidentaux. Cette analyse reste toujours actuelle pour la plupart des trotskystes et des néo-trotskystes qu’ils soient au Nouveau parti anticapitaliste (NPA), au Parti ouvrier international (les « lambertistes » du POI) ou même à Lutte ouvrière (LO).
En effet, quelles que soient les nuances qui séparent officiellement ces courants, tous trois croient, comme Mandel, qu’il n’y a pas de mouvement ouvrier possible sans permanents, sans appareils, bref sans bureaucrates… De là à penser qu’il faut infiltrer ou infléchir les appareils syndicaux pour en prendre la tête, ou pousser les appareils « vers la gauche », il n’y a qu’un pas, d’autant plus facile à franchir que Mandel affirme candidement que la bureaucratie syndicale ne joue aucun rôle économique dans le système capitaliste !
Après cette « mise en jambes » théorique, nous présentons six articles parus dans la revue Programme communiste, éditée par le Parti communiste international (1), appelé « bordiguiste » du nom d’Amadeo Bordiga, l’un des fondateurs du Parti communiste italien, puis de la « Gauche communiste italienne », tendance oppositionnelle née au début des années 20 dans la Troisième Internationale.
Le lecteur découvrira, en lisant leurs articles, que les « bordiguistes » savaient, dans les années 60 et 80, mettre leur solide culture historique au service d’une analyse subtile des grandes tendances du mouvement ouvrier français. Ils ne craignaient pas de rendre hommage aux qualités politiques et militantes des anarchistes et des syndicalistes révolutionnaires, tout en ne leur faisant aucun cadeau sur le plan théorique et politique. Il serait donc fort dommage d’ignorer leurs réflexions.
Le lecteur pourra se plonger ensuite dans une vingtaine d’articles (ou d’extraits d’articles) de l’Encyclopédie anarchiste. Les auteurs nous offrent une lecture assez différente de l’histoire du syndicalisme et des rapports entre les syndicats et les partis ouvriers. Principal contributeur, Pierre Besnard décrit en détail l’évolution du syndicalisme des années 1870 jusqu’en 1936. S’il critique le parlementarisme, prône la grève générale et défend l’indépendance des syndicats, il se livre aussi à un curieux plaidoyer en faveur de la cogestion des assurances sociales ou d’un contrôle ouvrier des entreprises capitalistes, peu cohérents avec la défense de l’action directe ou la critique de la démocratie bourgeoise (cf. notre « compil’ » n° 4 : De la violence politique).
Ces textes sont rudement critiqués et pris à partie par Programme communiste dans les articles qui précèdent, et un dialogue fructueux s’instaure entre les textes. Si les lecteurs prennent la peine de comparer les arguments avancés par les uns et les autres, ils pourront approfondir leur réflexion sur ces questions complexes et sortir des sentiers battus des habituelles polémiques groupusculaires fondées sur l’ignorance mutuelle…
Après les hypothèses théoriques audacieuses, l’histoire des syndicats et des bourses du travail, et l’exposé des principes du syndicalisme de classe, la seconde partie de ce livre est consacrée à l’histoire des principales grèves en France entre 1936 et 1968.
Une série d’articles du mensuel Combat communiste (publiés entre 1975 et 1986) propose une analyse critique du rôle des syndicats et de leurs bureaucraties en France, à travers quelques dates importantes de la lutte des classes : 1936, 1944, 1947, 1948, 1953, 1955 et 1963. « Nous voudrions montrer au travers de cette série d’articles, écrivait Combat communiste, comment les travailleurs ont eu à affronter non seulement le patronat, le gouvernement, les forces de répression (flics, milices patronales, armée) mais aussi les appareils syndicaux et les partis de gauche qui ont toujours trahi les espoirs que les travailleurs mettaient en eux. »
Ces articles ne furent pas été écrits par des historiens professionnels, ils contiennent sans doute quelques erreurs et n’ont pas été actualisés. Mais ce qu’il nous importe de souligner ici, c’est que les leçons de ces conflits ont été totalement oubliées aujourd’hui par la plupart des militants de la « gauche radicale ».
« Oubli » lié à la volonté des bureaucraties « ouvrières » de camoufler leur fonction ; à la progressive disparition de toute formation politique au sein de la plupart des organisations anarchistes ou trotskystes ; à l’enseignement de l’Histoire au collège et au lycée où fascisme et communisme sont présentés comme des idéologies équivalentes et les révolutions survolées très rapidement ; mais aussi aux calculs opportunistes de l’extrême gauche, toujours à l’affût d’accords « tactiques » avec de fantomatiques « ailes gauche » des syndicats.
Aux côtés des textes de Combat communiste nous avons placé des articles du syndicaliste révolutionnaire Pierre Monatte sur Juin 36 et du trotskyste Pierre Bois sur la grève Renault de 1947 ; un article sur les grèves de 1947 paru dans Courant alternatif, suivi d’une chronologie utile pour comprendre les années 1944-1947 ; un texte de Pierre Chaulieu (plus connu sous le nom de Cornelius Castoriadis) sur les grèves de 1956 publié dans Socialisme ou Barbarie ; plusieurs tracts et articles des Communistes Révolutionnaires/RKD sur la situation française entre 1944 et 1946, quand le PCF et la CGT faisaient retrousser leurs manches aux ouvriers au nom de l’union nationale et du prétendu programme social du Conseil national de la Résistance, dont les « antilibéraux » actuels, suppôts de la social-démocratie ou du néostalinisme, nous rabattent encore les oreilles.
Ce livre se termine par un texte de Mouvement communiste sur mai 68 qui offre une description précise de la plus grande grève générale de l’histoire du mouvement ouvrier français, et en souligne les points forts comme les points faibles.
D’autres anthologies suivront qui tenteront de retracer, à travers la reproduction de brochures ou d’articles, les conflits qui ont marqué les travailleurs dans leur lutte contre l’Etat, le Capital… et les bureaucraties « ouvrières ».
Ni patrie ni frontières, octobre 2010
1. Ce groupe minuscule aujourd’hui s’est malheureusement fait connaître des médias et de certains historiens réputés sérieux (Igounet, Vidal-Naquet, Dreyfus) ou amateurs (Bourseiller) pour avoir édité en 1960 une brochure calamiteuse (Auschwitz ou le Grand Alibi) que ces critiques n’ont manifestement pas lue attentivement, et en tout cas pas comprise, puisqu’ils la taxent de « négationnisme ». En effet, si son auteur se livre à une critique radicale de l’antifascisme démocratique orchestré par les grandes puissances impérialistes et la « gauche », ce n’est bien sûr pas pour faire l’apologie du nazisme, pour dissimuler l’amplitude de la barbarie nazie, mais au contraire pour affirmer que pour la combattre il n’y avait pas d’autre issue que la révolution communiste mondiale et la dictature du prolétariat. Plus prosaïquement nous dirons que son auteur (qui n’est pas Bordiga, contrairement à la légende) ne s’est livré à aucune analyse matérialiste de la « question juive » (pas plus que Marx dans son article homonyme de 1844, Karl Kautsky en 1914 dans Rasse und Judentum ou le trotskyste Abraham Léon en 1943 dans La conception matérialiste de la question juive). Réduisant la place des Juifs et des juifs dans l’histoire du capitalisme aux métiers de la banque, de l’artisanat et du commerce, cette brochure ne s’intéresse ni à la paysannerie ni au prolétariat juifs dont l’existence n’avait pourtant rien d’anecdotique aux XIXe et XXe siècles, et même durant les siècles antérieurs (cf. à ce sujet les quatre tomes de La société juive à travers l’histoire aux Editions Fayard). Elle ignore le rôle du Bund dans le mouvement ouvrier en Russie avant la Première Guerre mondiale et en Pologne jusqu’à la Seconde Guerre mondiale. Elle analyse de façon mécaniste les prétendus fondements économiques de l’antisémitisme, en ignorant d’autres dimensions sociales, politiques et religieuses tout aussi importantes. Malgré tous ses défauts ou ses tares, il est parfaitement absurde et mensonger d’accuser le PCI de nier l’existence des camps d’extermination. On peut seulement regretter que le PCI n’ait pas abandonné cet opuscule à la « critique rongeuse des souris ».
Sommaire
I) Pistes de réflexion sur l’histoire du mouvement ouvrier et du syndicalisme en France
De la bureaucratie (Ernest Mandel), 1554
Socialisme et syndicalisme dans le mouvement ouvrier français (1876-1914), 1555
* Cadre historique et social du mouvement ouvrier français, 36 ;
* Le Parti ouvrier et l’essor syndical : le réveil ouvrier passe par la formation du parti, 45 ;
* Le Parti ouvrier et l’essor syndical : Le Parti ouvrier et les syndicats, 58 ;
* Le syndicalisme révolutionnaire contre le réformisme, 71 ;
* Le mouvement syndical en France de 1900 à 1908, 117 (six articles extraits de la revue Programme Communiste)
Encyclopédie anarchiste , 147
* Assurances sociales (Pierre Besnard et A. Rey), 148
* Atelier (Pierre Besnard), 153
* Bourse du travail (Pierre Besnard), 156
* Chômage (Pierre Besnard), 164
* La Commune (Sébastien Faure), 170
* CGT (Pierre Besnard), 175
* Contrôle ouvrier (Pierre Besnard), 198
* Délégué, 208
* Grève (Pierre Besnard), 209
* Jaune (George Yvetôt), 218
* Magasins coopératifs (André Daudé-Bancel), 223
* Manœuvre (E. Cotte), 225
* Manuel (E. Rothen et A. Hillkoff), 227
* Mouvement social (George Bastien), 237
* Mutualité et Mutuellisme (George Bastien), 240
* Ouvrier (Pierre Besnard), 244
* Ouvriérisme (Jean Marestan), 246
* Prolétariat (Lashortes), 248
* Syndicalisme (Pierre Besnard), 263
* Syndicalisme et anarchisme (Errico Malatesta), 272
* Unité prolétarienne (Pierre Besnard), 277
II) Luttes ouvrières en France (1936-1968), 287
Il y a cinquante ans : Juin 36 (Combat communiste), 288
La classe ouvrière reprend confiance en elle (Pierre Monatte), 297
Luttes ouvrières 1944-1947 (Combat communiste), 312
1er Mai 1945 (Communistes Révolutionnaires), 320
L’expérience Berliet (Communistes Révolutionnaires), 322
Le PC et l’URSS en 1944-1947 (Combat communiste), 329
Maurice Thorez a dit (Communistes révolutionnaires), 332
Ouvriers du Livre (Communistes Révolutionnaires), 334
La grève des usines Renault (Pierre Bois), 336
Les grèves de 1947 en France Courant Alternatif), 349
Chronologie des grèves 1944/1947 (Courant Alternatif), 358
1948 : La grève des mineurs, (Combat communiste), 364
1950-1953 : Une période de recul (Combat communiste), 366
Août 1953 (Combat communiste), 368
1955 (Combat communiste), 371
Les ouvriers face à la bureaucratie (Cornelius Castoriadis, Socialisme ou Barbarie), 374
1961-1963 : Les mineurs en lutte (Combat communiste), 378
Luttes de classes en France (1964-1967) (Combat communiste), 396
Mai-Juin 1968 : une occasion manquée par l’autonomie ouvrière (Mouvement communiste), 403
Remerciements
Cette anthologie n’aurait pas été possible sans le travail des compagnons et camarades qui animent les sites suivants
http://oclibertaire.free.fr/
http://bataillesocialiste.wordpress.com/
http://www.mouvement-communiste.com/
http://www.encyclopedie-anarchiste.org/
Nous tenons aussi à remercier le personnel de la bibliothèque de l’ISSG, Institut d’histoire sociale d’Amsterdam, toujours prêt à aider les visiteurs.
Qu’ils soient ici, toutes et tous, chaleureusement remerciés !
486 pages, 12 euros. (frais de port compris) Pour toute commande écrire à yvescoleman wanadoo.fr